Pour partir à la guerre (refrain guerrier)

 
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Pour partir à la guerre,
Je ferais de l’Histoire un nouveau livre
Et j’écrirais, complètement ivre
Tous les mensonges les plus sanglants
Les plus troublants,
 
Ô! pour partir à la guerre
Je ferais croire au monde entier
Qu’il vaut mieux s’entredéchirer
Que de vivre paisiblement
 
Oui, pour partir à la guerre
J’abrutirais hommes et enfants,
Même ceux qui veulent du bien
Aux plus affreux des meurtriers
 
Ma gloire, pour partir à la guerre
Je dirais à l’humanité
Que rien ne pourrait la sauver
Qu’un fer au bras et une épée
 
Mon âme, pour partir à la guerre
Je ferais du monde un brasier
Que j’allumerai sans remords
Adieu univers que j’adore!
 
Ô ma jeunesse, pour faire la guerre
Je ravagerais ciel et terre
Pour trouver tous ceux qui s’y terrent
L’esprit consumé par l’éclair
 
Ô mes amis, pour faire la guerre
Je donnerais tout, malheureusement
Je n’ai plus rien qu’un pauvre amant
Armé d’une vertu dépassée, d’un autre temps
 
Ô mes enfants pour faire la guerre,
Je partirais, je quitterais tout le cœur en fête
Malheureusement je ne peux rien faire
Les hommes ont tous perdu la tête
 
Plus de présidents assoiffés de pouvoir et d’argent,
L’Amérique abrutie a renversé son tyran
Et mon amant m’est infidèle,
Il préfère à l’Héroïsme la Paix, une pucelle
 
Je vous le dis, les hommes ont tous perdu la tête,
S’ils croient se débarrasser de moi si facilement,
De moi qui vis en eux depuis l’ère des temps
Et qui les fais survivre à travers les tempêtes
 
Oui, mes enfants, vous avez tous perdu la tête,
 
Les tyrans ne se renversent pas, ils se remplacent
Pour tremper à leur tour la plume de l’Histoire dans l’encrier
Rempli du sang de leur peuple meurtri par la guerre, qui les enlace;
Les vies s’écoulent comme des grains de sable dans un sablier.
 
Ô mon amant, toi qui autrefois
Faisais la guerre avec moi,
Souviens-toi de la gloire et de l’ivresse du combat,
Souviens-toi des honneurs, des lauriers et des exploits
Qui nous faisaient vivre tous les deux côte à côte
Dans le cœur et l’esprit d’une jeunesse sotte.
 
Ô mon amant, qui aurait cru que tu me tournerais le dos?
Je vois dans ton miroir le reflet de tes songes,
D’une humanité meilleure dont la beauté longe
Le fleuve de l’Histoire, qui jette des fleurs dans ses eaux
 
Et non pas des cadavres. J’y vois la guerre disparue,
Avec ses rêves et ses malheurs qui les tuent.
Hélas! Cela est impossible tant que je vivrai
Pour que ce rêve se réalise, il faudrait me tuer
 
Car je suis tout ce qui fait de l’Homme un homme,
Envies, désirs, émotions et tout ce qui se nomme
Là où tu es l’Ordre, je suis le Chaos, la boîte de Pandore,
L’amour du risque, des conquêtes, de la gloire et de l’or.
 
Mon cher, l’ère des Hommes n’est pas encore achevée,
Celle de la Terre, à son crépuscule, voit ses forces décliner.
Tout ce qui a un début devrait avoir une fin,
Mais pas la guerre; car le destin a pour l’Homme un tout autre dessein.
 
Qu’il aime, qu’il égorge ou envie ses semblables, qu’il craigne pour sa vie,
Ce n’est pas lui qui se portera à soi-même le coup fatal
Ni même un Léviathan ou une Apocalypse; car sa mort aura un aspect plus banal;
Ce sera nous, aidés de la Nature, rivière qui quittera bientôt son lit.